Le gouffre
Je ressentais la lumière à travers mes paupières encore
fermées. J’ouvris les yeux. Il faisait nuit et pourtant la lumière était
tellement forte qu’elle m’aveugla. Je ne comprenais pas. Des pétales de roses,
des flocons de neige et des gouttes de pluie. J’étais comme enchantée. J’étais la
princesse d’un monde interdit. Nul ne savait où j’étais, nul ne savait qui j’étais.
Un bonheur intense envahit mon esprit, je comptais les
moutons rose pâle et m’endormis.
A mon réveil, j’étais entourée d’arbres et de cerisiers.
Devant moi, une fontaine. Je m’approchais…
Je voyais un rouleau de papier enroulé d’un ruban bleu
accroché à une branche, juste au dessus de la fontaine.
En tirant sur le rouleau, la terre se mit à trembler. Je tombais.
Puis, plus rien.
J’étais dans le noir le plus total. Je levais la tête. Il n’y
avait rien au dessus de moi, à part ce léger faisceau lumineux. Il n’était
peut être pas trop tard. Je marchais. Longtemps. Lentement. Patiemment.
Honteusement. J’étais à présent face à un mur de pierres. J’escaladais ce mur .Interminablement.
Le temps passait et je m’affaiblissais. Je retombais. Cette fois, je vis un
coffre devant moi, posé sur le sol. Il était couvert de tâches de sang. Je l’ouvris consciencieusement ...A
ma grande surprise, j’y trouvais une pelle. Je savais dès lors qu’il me serait
plus facile de creuser que de tenter d’escalader l’impossible. Depuis ce jour
je creuse, encore et encore. Reverrais-je un jour le jardin de mes rêves ?